Voyons ensemble, qui est ou qui peut devenir chamane ?
« Ce n’est pas une simple fonction sociale dont il est question, mais d’un véritable sacerdoce, qui, tout au long de la vie, outre une disponibilité permanente et la maîtrise de nombreux rituels, demandera beaucoup d’énergie, nécessitera de dangereux voyages dans les divers mondes de l’Univers, supposera des combats épiques avec les forces du mal pour faire triompher le bien, sans jamais être certain de pouvoir revenir dans le monde des humains. » BERNARD BEAUDOUIN
Retranscription vidéo
La première chose sur laquelle j’aimerais attirer votre attention est que l’on ne devient pas chamane parce qu’on l’a décidé mais parce qu’on a été désigné par les Esprits.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes s’autoproclament chamanes parce qu’elles possèdent des capacités extrasensorielles plus développées que les autres ; qu’elles arrivent à entrer en transe et à faire des voyages chamaniques ; qu’elles ont vécu des expériences avec des plantes médecines comme l’ayahuasca ; qu’elles parlent un autre langage (qu’elles ne savent pas décoder, la plupart du temps) ; parce qu’elles ont rencontré des chamanes et fait des stages ou parce qu’ « ON » leur a dit qu’elles l’étaient, tout simplement. Mais est-ce que cela fait d’elles des chamanes ? Non ! Un peu de sérieux !
Le chamanisme ne tient ni du dilettantisme ni de l’amateurisme. Les tuniques, les plumes, le tambour et autres talismans ne font pas le chamane, pas plus que l’habit ne fait le moine. Tout le monde a des dons, tout le monde a la capacité de faire des voyages chamaniques mais tout le monde n’est pas chamane ! C’est d’ailleurs ce qui différencie les profanes des vrais chamanes. Dans une tribu, d’une personne possédée par un Esprit qui ne contrôlera absolument rien, on dira que c’est une personne ensorcelée, mais on ne dira pas que c’est un chamane. Un chamane sait reprendre le contrôle. Il connaît l’Esprit qui l’habite. C’est un initié qui possède une grande maîtrise de la transe pendant laquelle il dialogue avec l’Esprit.
N’est donc pas chamane qui veut. À l’époque, les personnes désignées par les Esprits vivaient d’ailleurs cela comme une malédiction. Elles étaient testées par les Esprits et devaient traverser de nombreuses et longues épreuves initiatiques, souvent très difficiles et éprouvantes. Nul ne souhaitait donc endosser ce rôle !
Dès lors, toute personne qui aujourd’hui souhaite devenir chamane est soit inconsciente, soit ignorante, car accepter cette mission signifie renoncer à tout jamais à vivre une vie d’homme ou de femme ordinaire. DreamWalker (ma Chamane), dit qu’être chamane, c’est renoncer à sa vie : un chamane est en cérémonie 24 heures sur 24, au service permanent de la Grand-Mère Terre et de ses Mondes.
« Ce n’est pas une simple fonction sociale dont il est question, mais d’un véritable sacerdoce, qui, tout au long de la vie, outre une disponibilité permanente et la maîtrise de nombreux rituels, demandera beaucoup d’énergie, nécessitera de dangereux voyages dans les divers mondes de l’Univers, supposera des combats épiques avec les forces du mal pour faire triompher le bien, sans jamais être certain de pouvoir revenir dans le monde des humains. » BERNARD BEAUDOUIN
Aujourd’hui encore, dans de nombreuses traditions, le chamanisme est obligatoirement héréditaire, ou lié à une lignée. Ce qui signifie que le chamane connaît le nom des Esprits qui accompagnent sa lignée et avec lesquels il s’alliera car il est conscient qu’il reçoit d’eux un pouvoir qui s’est renforcé de génération en génération. Il proclame alors sa Médecine en accord avec la lignée de ses ancêtres.
Tout chamane qui se respecte est aussi guidé par un Aîné, un chamane plus ancien. C’est une vraie relation maître-disciple qui s’établit. Le jeune apprenti-chamane reçoit de son Aîné des enseignements, c’est un initié. Durant de longues années, il intégrera la connaissance de toutes les pratiques et rituels de sa lignée et il en deviendra le dépositaire. Puis, quand viendra son heure, il pourra à son tour les retransmettre à la génération suivante.
De fait, comment une personne non dépositaire de traditions et savoirs ancestraux pourrait-elle être chamane ? Qu’a-t-elle à transmettre si elle n’a pas reçu les différents rituels et protocoles de sa lignée ? Va-t-elle transmettre des connaissances qu’elle aura piochées à droite et à gauche, ou encore partager des protocoles qu’elle aura elle-même créés et inventés ? Est-ce bien sérieux ?
Les protocoles qui se transmettent de génération en génération portent des messages, des clés, une énergie, un pouvoir, une sagesse ancestrale, que seuls ceux qui ont été initiés possèdent.
Le temps est venu pour ceux qui s’autoproclament chamanes de sortir de l’illusion et des besoins de pouvoir et de reconnaissance qui nourrissent leur ego spirituel. Le temps est venu de trouver sa juste place et d’incarner sa Médecine, afin de marcher dans ce monde de manière alignée.
- Ceci est un extrait de mon livre La Roue Médecine, la carte amérindienne pour trouver son chemin d’éveil.
Dans la prochaine vidéo je vous parle « des dons d’un chamane ».
D’ici là, un pas après l’autre, en conscience, éveillez-vous !
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